Exploration d’issues écologiques
Traduction libre de l’article « Digging Deep to Ensure a Greener Legacy » du numéro Best Practice Autumn 2015.
Le secteur minier se dirige vers un avenir plus durable, où une approche holistique de développement des mines est essentielle pour atteindre un équilibre entre des résultats financiers robustes et la responsabilité sociale de l’entreprise. Chez Goldcorp, le développement durable n’est plus seulement une question de conformité, mais une manière proactive de mener nos activités.
Nous l’utilisons dans nos parures depuis des millénaires et son existence a déclenché l’avidité des pirates. Ses domaines d’application vont de la microcircuiterie aux produits médicaux en passant par le revêtement des casques des astronautes. Référentiel de valeur traditionnel tout au long des siècles, l’or a toujours été en forte demande et cela continue aujourd’hui. Ce qui change, cependant, c’est la façon dont il est extrait et la manière dont cette exploitation est gérée.
Le secteur minier se dirige vers un avenir plus durable où une approche holistique de développement des mines est essentielle. Le développement durable n’est plus seulement une question de conformité, mais une manière proactive de mener les activités d’entreprise.
Jerry Danni, vice-président principal, Durabilité, chez Goldcorp, la plus grande entreprise d’exploitation aurifère du monde (en termes d’évaluation boursière), explique que tenir compte de la durabilité à chaque étape du processus est plus important que jamais.
Goldcorp exploite huit mines d’or dans le monde ainsi que deux autres en coentreprise. En plus de l’or, l’entreprise extrait également de l’argent, du cuivre, du plomb et du zinc.
L’exploitation est fondée sur la croissance reposant sur six piliers, dont la durabilité est l’une, et se base sur un programme intégré de gestion durable. « Il s’agit d’un gros défi », admet M. Danni.
Le système SEMS de gestion de l’excellence en matière de développement durable, qui se concentre sur les aspects environnementaux clés d’utilisation de la terre et de l’eau, l’énergie, la qualité de l’air, la gestion des résidus et la fermeture responsable des mines, ainsi que la santé, la sécurité et la responsabilité sociale, a évolué au cours des deux dernières années. Le système SEMS comprend des normes de rendement que tous les sites miniers doivent respecter, notamment l’élaboration de plans de fermeture pour la fin du « cycle de vie de la mine ». Chaque mine est différente, en importance d’exploitation et en durée de vie, et les activités de réhabilitation sont entrepris sur tous les sites de Goldcorp, ajoute M. Danni.
La mine Red Lake au Canada est l’un des plus importants sites de production de l’entreprise et est en exploitation depuis plus de 60 ans, alors que d’autres ont été exploitées depuis moins longtemps et sont maintenant à diverses phases de fermeture. La mine El Sauzal au Mexique, par exemple, est actuellement en phase de « fermeture active »; sa fermeture complète prendra 2 à 3 ans.
Une fermeture comprend deux aspects, explique M. Danni : l’aspect technique (s’assurer de la sécurité et à la stabilité du paysage) et l’aspect social (veiller, de concert avec les autorités locales, à l’élaboration d’un plan d’autonomie pour les communautés locales après la fermeture de la mine). « Ces deux aspects fonctionnent main dans la main », assure M. Danni.
La mine San Martin de Goldcorp au Honduras a terminé le processus complet de fermeture et M. Danni est fier que le site ait été entièrement réhabilité. Ce qui était le camp minier est maintenant le Centre écologique de San Martin, avec un hôtel d’écotourisme comptant 31 chambres, un restaurant, une piscine, des terrains de sport, des terrains de jeux et d’autres installations. L’hôtel est entouré par la forêt, des sentiers d’interprétation, de belvédères d’observation d’oiseaux et des habitats pour la faune locale, comme des chevreuils, des pumas, des géocoucous et des lézards et nombreuses autres espèces. En 2008, Goldcorp a fait don de 1 500 hectares de terre à la Fondation San Martin, organisme à bon non lucratif créé avec le soutien de Goldcorp pour fournir aux citoyens des avantages économiques durables ainsi que l’autonomie.
Sur le reste du site réhabilité, des agro-entreprises prospèrent. Goldcorp soutient l’embauche et la formation de personnes de la région dans les domaines de l’élevage des poulets et du tilapia et de la culture des citrons, les oranges et les mangues, ainsi que les plantes indigènes, une source de biocarburants.
Plusieurs agriculteurs indépendants cultivent en plus des graines de biocarburants pour élargir le cercle du développement durable pour les générations à venir. « Il est important de continuer à offrir un soutien à la collectivité locale. », assure M. Danni.
La mine Marlin au Guatemala est également un bon exemple. Goldcorp a dépensé 30 millions de dollars sur dix ans pour préparer la fermeture de la mine. L’un des aspects sociaux a été la création d’initiatives éducatives (avant l’existence de la mine, les ressources éducatives étaient rares) ainsi qu’un programme de formation enseignant des compétences mécaniques et électriques, c’est-à-dire « des compétences qui dépassent la simple application au secteur minier », précise M. Danni.
Marlin était à l’origine une mine de surface et a graduellement évolué en une mine souterraine. « La carrière à ciel ouvert est donc devenue le site d’entreposage des résidus », explique M. Danni.
Les résidus sont les déchets laissés une fois la substance minérale est extraite du minerai et sont souvent la partie la plus visible d’une exploitation minière.
« Les résidus sont souvent de la boue, mais à Marlin, nous avons pu innover en produisant des résidus filtrés; ce qui signifie que les déchets sont secs et solides et peuvent servir à remblayer la fosse », ajoute M. Danni.
Cette technique innovante permet de résoudre trois problèmes à la fois : elle élimine la nécessité d’une installation distincte d’entreposage de résidus qui nécessite surveillance et l’entretien à long terme; elle élimine le risque environnemental à partir des surfaces rocheuses exposées de la fosse; et elle redonne au paysage un aspect plus naturel. Une fois que la mine à ciel ouvert est remblayée, la zone est paysagée et une végétation naturelle est plantée sur les pentes, afin de redonner à la zone l’aspect qu’elle avait avant le début de l’exploitation. « Le paysage habituel de la zone est ainsi restauré; ce qui est l’objectif d’une fermeture de mine », conclut M. Danni.
L’aspect visuel est important, mais la géochimie des lieux l’est tout autant. « Nous devons également nous assurer que la zone est stable du point de vue chimique. Certains gisements génèrent des acides. Des métaux peuvent alors se retrouver dans l’eau; ce qu’il faut éviter. »
Les résidus peuvent être ainsi plus qu’une source de pollution visuelle; pour de nombreuses communautés, ils sont une source d’inquiétude. C’est pourquoi Goldcorp a créé le Programme de gestion des résidus, initiative qui établit de nouvelles normes relatives à la sécurité de l’environnement, des personnes et des collectivités, qui surpassent la réglementation sectorielle et gouvernementale en vigueur.
M. Danni décrit le programme de gestion des résidus comme une sous-catégorie du Système de gestion de l’excellence en matière de développement durable de l’entreprise. « Dans le secteur minier, l’un des plus importants risques environnementaux est lié aux résidus, commente M. Danni. Un échec est un échec de trop. Le programme de gestion des résidus exige, par conséquent, un plan écrit de gestion des résidus et de fermeture de la mine dès le début des activités, ainsi que la gestion active des résidus tout au long de l’exploitation. Ces efforts comprennent également une évaluation complète du projet avant le début de la construction. » Le programme intègre d’autres précautions, comme une évaluation détaillée du bassin de rétention et le partage des innovations. Chaque site nécessite un ingénieur désigné et la planification d’évaluations indépendantes. « La plupart de ces approches sont déjà en place, mais ce programme veillera à la cohérence de chaque site. C’est un remarquable pas en avant. », dit M. Danni.
Pour Goldcorp, une exploitation minière prospères est non seulement de produire des quantités d’or importantes, mais également de fournir une valeur ajoutée en intégrant les activités minières aux efforts locaux et régionaux de développement social et économique autonome. L’espoir est que la compréhension des réalités et préoccupations locale, tout en créant un capital social et économique, permette à l’exploitation minière de laisser un héritage soutenant le bien-être des générations actuelles et futures.
Commentaires de Simon Webley, Institute of Business Ethics
Ce qui est remarquable dans la politique de développement durable de Goldcorp est qu’en pratique elle transforme des activités normalement non durables (une exploitation minière) en une entité productive durable qui engendre des avantages économiques durables pour les collectivités locales. C’est parce que Goldcorp intègre, dès le début des activités minières, une stratégie de retrait visant non seulement à restaurer le paysage initial, mais à fournir en plus aux résidents locaux des services éducatifs ou de formation axée sur les compétences. Grâce aux relations de l’entreprise avec les autorités locales tout au long du processus, la création d’une communauté autonome après la fermeture de la mine est possible. Le problème de la gestion de la boue et d’autres déchets (résidus) est également traité, lorsque cela est possible, en les filtrant. Ce procédé produit des matériaux secs qui sont ensuite utilisés pour remblayer la fosse.
Points importants
- Les résidents locaux participent aux plans de la mine à long terme.
- La dégradation environnementale est atténuée sur tous les sites miniers.
- Des plans de fermeture à la fin de cycle de vie de la mine sont disponibles pour tous les sites de Goldcorp.
- Des relations ouvertes sont entretenues avec les résidents de la région où se trouve la mine.